Fond musical : "Aria" J-S Bach

       CaraCostea

LE CHEMIN DE CROIX (2001 -2007)

La Passion de Jésus Un peu d'Histoire : La Passion du Christ  est rappelée dans la tradition chrétienne sous la forme des 14 stations (tableaux) d'un "chemin" autour de l'édifice religieux, calqué sur le dernier chemin accompli par Jésus et ses bourreaux dans la Jérusalem des années 30 de l'ère Chrétienne, (probablement le vendredi 3 avril 33) en ce jour du 14 Nisan, veille du Sabbat, qui cette année là tombe le jour de la Pâque juive.
Le chemin réel, à Jérusalem, part du lieu de l'Agonie et de l'Arrestation, le Jardin de Gethsémani sur le Mont des Oliviers, (en effet, la Sainte Cène, l'Eucharistie, eut lieu le Jeudi, car les jours étaient décomptés du coucher du soleil)... il mène vers le Sahédrin (équivalent du Vatican pour les Juifs) puis la demeure du Grand Prêtre Caïphe qui le condamne à mort "pour blasphème", ensuite le Palais d'Hérode Antipas le Roi-gouverneur juif inféodé aux Romains, près du Mur de la Citadelle où Il finit la nuit en prison. A l'aube Il est présenté au Procurateur romain Ponce Pilate dans la forteresse Antonia, près du Temple, pour confirmation de la condamnation. Celui-ci après l'avoir fait supplicier, ne parvient pas à calmer le peuple et "s'en lave les mains". Ce sont des badeaux, harangués par quelques prêtres surexcités, qui obtiendront qu'Il soit cruxifié à la place d'un agitateur politique nommé Barrabas, qui sera gracié pour la Pâque.Là commence la "Passion" racontée dans le "Chemin de Croix".
Sur la "Via Dolorosa" (en rouge): Le convoi traversera ainsi toute la ville marchande, en fin de matinée, sous les quolibets et les insultes, pour aboutir près d'une carrière, sur une colline hors les murs, destinée aux exécutions : le Golgotha. C'est vers midi qu'Il sera cloué sur la potence de la croix, puis hissé et aura les pieds cloués sur le mât. Deux larrons sont déjà en croix. Vers trois heures de l'après-midi, les écritures décrivent un dernier appel à Son Père, puis Il rend l'Esprit. A ce moment, le ciel s'obscurcit, la tempête se leva et la terre trembla au point que le rideau du Temple se déchira.
L'heure avançant, un soldat fut chargé de distribuer un "coup de grâce" avec sa lance (la 5e plaie), avant d'autoriser les familles à reprendre les corps. Un ami de la famille de Jésus, Joseph d'Arimathie, avait un tombeau neuf en cours de réalisation, dans la carrière voisine. Il le donna pour Jésus, la lourde pierre fut roulée, et deux soldats furent mis en garde jour et nuit car Hérode craignait qu'on vienne subtiliser le corps. La suite, on la connait.*

* Si les non-croyants ne reconnaissent pas le côté "divin" des évènements, par contre, un Homme nommé "Jésus" a bien été condamné à mort et exécuté la veille de la Paque de l'année 30 de notre ère, jour d'Equinoxe qui a connu une éclipse et une tempête de sable ... les historiens et les astronomes le confirment.



Ce sont les Franciscains qui au 14e siècle, invitèrent les pèlerins de Jérusalem à gravir ce chemin n°6 (La Via Dolorosa, voie commerçante du quartier arabe de Jérusalem) qu'a suivi Jésus à la fin de sa Passion, allant de la Forteresse de Pilate (Antonia) jusqu'au Golgotha et au tombeau.

Ensuite, pour ceux qui ne pouvaient s'y rendre, faute de moyens, ou d'autorisation, ils instaurèrent en Europe, d'abord une représentation avec des scènes vivantes et des méditations en plein air, puis des "images" devant lesquelles on se recueille, tout comme ils le firent pour la Crèche à la Nativité. A travers les âges, le nombre de stations variera de 12 à 15, les scènes varieront aussi.
Celui que l'on rencontre dans les églises de France est le plus courant, 14 stations réparties sur un jour, et un seul chemin, de la Forteresse de Pilate au Tombeau. Cette version ne concerne que la mise à mort : Ni la Cène, ni l'Agonie, l'Arrestation, le procès de Caïphe, la comparution devant Hérode, le reniement de Pierre, ni la promesse au larron, ni la Résurrection ne sont comprises.
En fait tout se passe sur la Via Dolorosa, après que Ponce Pilate "s'en soit lavé les mains".
Les stations traditionnelles sont donc :

  • Ière Station - Jésus est condamné à mort autres versions
  • IIème Station - Jésus est chargé de sa Croix
  • IIIème Station - Jésus tombe sous le poids de sa Croix
  • IVème Station - Jésus rencontre sa très Sainte Mère
  • Vème Station - Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix
  • VIème Station - Une femme pieuse essuie la face de Jésus
  • VIIème Station - Jésus tombe pour la seconde fois
  • VIIIème Station - Jésus console les filles de Jérusalem
  • IXème Station - Jésus tombe pour la troisième fois
  • Xème Station - Jésus est dépouillé de ses vêtements
  • XIème Station - Jésus est cloué sur la Croix
  • XIIème Station - Jésus meurt sur la Croix
  • XIIIème Station - Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère
  • XIVème Station - Jésus est mis au tombeau

    En 1991, le Pape Jean-Paul II décidera de supprimer les stations qui ne sont pas d'inspiration biblique (les 3 chutes de Jésus, sa rencontre avec sa mère et celle avec Véronique) et de les remplacer par d'autres stations inspirées de l'Évangile : Jésus au jardin des oliviers, le reniement de Pierre et la promesse du paradis au bon larron :

  • Ière Station : Jésus au jardin des Oliviers
  • IIème Station : Jésus, trahi par Judas, est arrêté
  • IIIème Station : Jésus est condamné par le Sanhédrin
  • IVème Station: Jésus est renié par Pierre
  • Vème Station : Jésus est jugé par Pilate
  • VIème Station : Jésus est flagellé et couronné d'épines
  • VIIème Station : Jésus est chargé de la croix
  • VIIIème Station : Jésus est aidé par Simon de Cyrène pour porter la croix
  • IXème Station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
  • Xème Station : Jésus est crucifié
  • XIème Station : Jésus promet son Royaume au bon larron
  • XIIème Station : Jésus sur la croix, sa mère et son disciple
  • XIIIème Station : Jésus meurt sur la croix
  • XIVème Station : Jésus est déposé au sépulcre
  • suite en bas de page
    Le chemin de Croix dessiné par CaraCostea est forcément du premier type, comme dans 99% des églises.
    Peu d'informations ayant circulé sur la nouvelle version, les nouvelles scènes sont encore difficiles à trouver, même sur Internet. Il faudra un certain temps avant que les oeuvres d'art contemporaines soient liturgiquement... "à jour". Mais les solutions pour adapter l'Ecriture à ce qui est hérité du Passé, sont plus faciles à trouver.

    Revenons sur celui de CaraCostea : Réclamé par les Mérévillois depuis l'inauguration des vitraux (1998) et la réalisation de quelques cruxifictions sur toile, plusieurs projets avaient vu le jour, principalement en émaux sur cuivre. L'artiste souhaitait laisser le choix final aux Habitants, et ce n'est pas moins d'une dizaine de modèles qui furent proposées au vote à Pâques 2001 (Photo SHACM ci-dessus). Le résultat fut franc et massif : La version inspirée, en creux, de la Grande Croix faisait presque l'unanimité (à droite).
    Cara se mit au travail et un prototype fut présenté l'année suivante aux Journées du Patrimoine. La grande difficulté était de trouver l'atelier qui pourrait découper des plaques d'acier épaisses au laser, car c'était long et coûteux. Grâce à l'intervention de l'Association ADSM que l'artiste avait fondée en 1990, des mécènes furent localisés parmi les industriels de l'automobile (merci Mr le Président !).
    Dernière étape, l'approbation de la Commission d'Art Sacré fut obtenue en 2006 par le Père Santos, ce qui permit à l'auteur d'annoncer à notre grande surprise aux Journées du Patrimoine "que les cartons étaient prêts ! ". La disparition brutale de Philippe CaraCostea le 31 décembre 2006 l'aura empêché de voir son oeuvre accrochée aux murs de l'église qu'il aimait tant. Ses amis, se sont mis en devoir de terminer la partie technique, les stations sont maintenant installées. Nous vous invitons à aller les voir.

    Cliquer pour agrandir Caractéristiques du Chemin de Croix : Plaques en acier brut de 40 x 30 cm, épaisseur 4 mm, coins arrondis, image en négatif se projetant en "ombre chinoise" sur la pierre de la muraille (voir photo). Fixée par quatre tirefonds à 5cm de la pierre, et rétro-éclairé. La couleur est assortie à la couleur liturgique du moment (idée du Père Olivier qui lui donna les sacrements). Il a été consacré à l'arrivée du Père Thomas par Mgr Dubost, et fut ajouté à l'inventaire du Patrimoine.
    Ainsi trois curés (en un an et demi !) ont laissé un peu d'eux-mêmes à cette oeuvre, ne l'oublions pas.
    Ce chemin de croix vient prendre la place d'une série de moulages en bronze sur bois réalisés en série par l'artiste Lourdais Lacome, acquise en 1966 par l'abbé Bagnols, curé de Méréville avec des crédits pour la restauration de l'église. Mme Caracostea mère qui n'appréciait guère ces figures vues de sa place à l'harmonium, aurait suggéré très tôt à son fils de les remplacer. Celui-ci aimait à raconter que sa mère les appelait "des escalopes" !

    On accède ci-dessous aux détails du chemin de croix.   cliquer sur le numéro des pages

       Suite de la visite détaillée :    Vous êtes en page d'accueil     Suite page 1     page 2     page 3     page 4     page 5     L'Artiste      Son oeuvre pour Méréville  



    Remerciements : Le Chemin de Croix a ceci de particulier qu'il a été achevé par les amis du Sculpteur, un an et demi après sa disparition. Nous lui avions promis et nous lui devions bien ça.
    Il faut remercier tout particulièrement la SHACM (Le Bureau) qui nous a soutenus depuis le début, l' ADSMe (La présidence après CaraCostea) qui a trouvé le mécène, l'atelier de découpe, le matériau et préparé les calques pour la découpe, Mr J.Pichery (PME à Poitiers) pour la coupe: son savoir faire et son contact si sympathique, les Pères Guy Labourel, Santos Isidro Chapado, Olivier Buxeraud, et Thomas Moto (La Paroisse) ainsi que Mgr Michel Dubost (Evêché) pour leur appui et leur aide "liturgique", la Municipalité de Méréville (3 Conseils successifs) pour son enthousiasme, son aide financière, et qui a commandité des artisans locaux pour la pose. Sans toutes ces bonnes volontés, l'oeuvre n'aurait jamais vu le jour, enfin, nos excuses pour tous ceux qu'on aurait pu oublier.
    CaraCostea rêvait de voir Méréville réuni autour de son projet, (à droite en 1998) ... il a réussi !


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